9. Ta rencontre avec un animal fantastique - RG

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Arachnéa mon amour

Robert G.

Je t’ai rencontrée un matin brumeux de façon inattendue et accidentelle, alors que j’étais encore alité à cause de ce virus inconnu.  Je ne te voyais pas, mais je savais que tu étais là. Comment ? A ton odeur ! Tu es immonde, tu pues. Tu liquéfies les entrailles de tes proies et tu les aspires. Je ne savais pas qui tu étais. Il m’a fallu beaucoup d’imagination pour pouvoir enfin te découvrir et te regarder en face.

J’ai découvert que tu as huit pattes hideuses, couvertes de poils très ramifiés. Tu as quatre paires d’yeux pour pouvoir mieux me regarder et me sourire. Habituellement ils te servent à chasser, mais tu n’es pas là pour ça.

Ton costume noir pourrait faire de toi un danger mortel, et pendant longtemps tu m’as fait très peur.

Maintenant nous sommes familiers et tu es devenu un admirable animal de compagnie. Tu dors avec moi. C’est un peu étonnant, si bien que je n’en parlerai qu’à mes meilleurs amis, qui bien sûr ne le répéteront à personne. « Je compte sur vous, n’est-ce pas ? »

Ce matin, je te sens tomber dans un grand vide, profond, insondable, et tu défiles à une vitesse déraisonnable le long de la paroi verticale derrière toi. C’est incompatible avec les lois de la physique sur la chute d’un corps, fût-il noir et poilu comme toi, mais dans mon lit, c’est la vérité du moment. Mon rêve est bien réel.

Tes pattes noires sont longues, articulées, pourvues de griffes acérées. Elles te permettent de t’accrocher à la paroi pour te tourner vers moi. C’est le moment le plus agréable, tu te retournes pour me faire ta plus belle grimace avant de rentrer dans ton terrier. Je ris de ta laideur.

 « Goliath, reviens, je sais que tu n’as qu’une envie, mordre. Tu es la plus grosse araignée au monde. Tes crochets sont si gros que ta morsure pourrait être la plus douloureuse qui soit. Oui ma jolie, tu voudrais être la plus dangereuse de la forêt tropicale, mais n’oublie pas que ton venin n’est pas plus fort que celui d’un moustique ordinaire.

- Robert, Je voudrai sortir de ce rêve qui n’appartient qu’à toi. Peux-tu m’emmener aujourd’hui ? Cette journée promet d’être si belle, présente-moi à ta famille.

- D’accord. Es-tu prête, mon araignée magique ? Oui ! Monte sur mon bras. » J’ouvre les yeux.

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