9. Ta rencontre avec un animal fantastique - MS

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Pique, ma belle, pique

Marysa S.

La Couderc, elle aime pas les araignées. Toute petite, elle hurlait dès qu'elle en voyait une. Elle voulait pas savoir si elles piquaient ou mordaient. Peur, elle avait.

Elle criait bouche béante, le corps en chair de poule et en tremblements. C'était des vrilles dans son cerveau comme une perceuse à lui défoncer le crâne, un trépan prêt à la décerveler.

Sa mère lui collait une gifle vite fait pour qu'elle reprenne sa respiration qu'elle disait. Avec son sabot, elle écrasait le corps glaireux.

Plus tard, en plumant les poulets de la ferme, à chaque plume arrachée, elle revoyait la peau de son bras toute pareille avec l'araignée dessus. Elle préférait les guêpes ou les orties, ça pique et ça fait mal. Mais ces bêtes, sournoises et taiseuses, elles appuyaient sur le bouton de sa frayeur et la plongeaient direct dans la grotte des enfers.

Ce matin là, dans la salle d'eau, elle a aperçu une veuve bien noire et bien rouge entre les tomettes disjointes. Des araignées tout au long de son existence, elle en avait vu de toute sortes. Mais une veuve noire, fallait considérer !

La Couderc, elle était fatiguée. L'AUTRE l'avait usée et rendue mauvaise. L'animal l'a regardée et lui a murmuré très bas : "Ma vieille, t'en as bavé, il est temps ! Veux-tu de l'aide ?"

Veuve Couderc, elle se verrait bien... Dans sa tête, elle s'est fixée trois jours, et le 11 mai ça lui plairait bien, le jour de sa libération.

Le Couderc, il craignait pas les araignées. La veuve noire irait courir sur sa peau.

"Ta douleur sera celle de vingt frelons pour tous les coups que j'ai reçus, et ta langue se gonflera à t'étouffer pour tous les gémissements que t'as pas entendus."

Paroles de veuves.

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